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«  Développer c’est aussi développer pour soi, pour la structure, pour le bien commun du cabinet »

 Développer c’est aussi développer pour soi, pour la structure, pour le bien commun du cabinet

« Développer c’est aussi développer pour soi, pour la structure, pour le bien commun du cabinet »

Jérôme Chapron vient tout juste de s’associer avec le cabinet Chamas & Marcheteau en septembre 2021. Il devient alors le treizième associé. Si pour lui, cela va dans le sens d’une suite logique des évènements, son parcours permet de retracer les différentes difficultés, les différents obstacles qu’il a pu affronter et éprouver tout au long de celui-ci.

C’est après avoir fait ses quatre premières années de droit et son CRFPA à Caen qu’il rejoint la capitale afin d’intégrer le fameux Master2 214 au sein de l’université Dauphine.

Après avoir multiplié les stages, c’est à 23 ans qu’il commence à exercer pour sa première collaboration chez Chamas & Marcheteau.

Avocat en droit des affaires pour les entreprises et spécialisé en M&A, private equity et structuration de fonds, il a récemment géré le rachat d’Anomia par le groupe Xelya.

« Ma première prise de conscience ça a été au moment des recherches de stage de Master […] forcé de constater qu’il y avait quand même des castes »

Son arrivée à Paris a été le premier grand tournant de son parcours. D’origine normande, il réalise à ses dépends que le monde du droit est assez sectaire et que les portes ne sont grandes ouvertes que pour ceux ayant fait leur cursus au sein d’universités prestigieuses telles que Paris I, Paris II ou encore Dauphine.

« Il y avait des cercles concentriques »

Il comprend que la manière de préparer les étudiants au terrain ou encore à la recherche de stage n’est pas la même en province et à la capitale. C’est un autre monde, un autre univers. Il avouera même avoir rencontré quelques difficultés à se faire recruter.

« Il faut suivre sa Learning curve et ne pas sauter d’étape »

Pour Jérôme Chapron, il y a plusieurs grandes étapes dans le développement de l’apprentissage du métier d’avocat. Après avoir fait quelques stages, c’est chez Chamas & Marcheteau qu’il découvre le M&A et le private equity. Pour lui, il ne faut surtout pas sauter d’étape et aller à son rythme tout en travaillant son autonomie.

« La prise d’autonomie »

D’abord, la première phase c’est la prise d’autonomie. Chez Chamas & Marcheteau, les stagiaires et les collaborateurs sont complètement intégrés à l’activité que mènent les collaborateurs. Il l’a lui-même vécu. Ça lui est arrivé de traiter des affaires uniquement avec des stagiaires. Puis, une fois dans le bain, de la liberté leur est accordée, des responsabilités leur sont données.

Si chacun avance à son rythme, Jérôme remarque que le cadre est toujours présent puisque personne n’est jamais totalement seul finalement. C’est un travail d’équipe où chaque membre avance main dans la main.

Le fait d’impliquer le plus possible les stagiaires et les collaborateurs juniors avec des collaborateurs confirmés dès le début en les considérant d’égal à égal leur permet de développer une relation de proximité. Dès lors, le travail de transmission se fait de manière beaucoup plus fluide.

« Un passage de l’exécutant au superviseur »

Dans un second temps (et après quelques années), il faut apprendre « à déléguer, [à] savoir se délester sur les collaborateurs et stagiaires ».

Une fois que l’autonomie est bien travaillée, c’est l’occasion de tester les collaborateurs juniors et les stagiaires en leur mettant à charge des tâches précises à faire.

« On neva pas hésiter à aller voir les autres personnes du cabinet pour réfléchir ensemble sur certains sujets »

Finalement, nous explique Jérôme, on n’est jamais seul dans le métier d’avocat. Toujours entouré, il peut avancer de manière sûre et accompagnée, « on a toujours besoin des autres ».

Quant à l’avancée et l’évolution dans le cabinet, il nous dit que :« ça se fait au feeling c’est une question de relation humaine ».

Puisque chacun suit son rythme, il n’y a pas vraiment de chemin tout tracé, de règle spécifique. Cela dépend des compétences développées, des facilités que chacun aura sur le coup et surtout du feeling.

La troisième étape concerne le développement.

Ce qui est le plus complexe, nous explique-t-il, c’est de « réussir à capter une nouvelle clientèle ». Ainsi, « un aspect commercial dans la pratique du droit » naît. C’est quelque chose à la quelle les études de droit ne préparent pas vraiment.

Finalement, la troisième étape est la plus difficile. Elle implique pour les avocats de sortir de leur zone de confort et d’adopter une casquette de « commercial » et aborde donc un aspect foncièrement managérial. Si Jérôme est conscient de la chance qu’il a pu avoir en construisant toute sa carrière au sein du même cabinet, il n’a pas été complètement confronté aux questions existentielles que peuvent se poser beaucoup d’avocats. En passant de collaborateur junior à associé, il a tout de même rencontré certaines difficultés du milieu.

« J’ai pas fait d’école de commerce, ce que j’ai potentiellement regretté par la suite »

Il déclare tout de même que sa clientèle ne s’est pas faite vite et qu’il a dû apprendre à aller vers le client, le conquérir mais surtout réussir à le fidéliser. Si à l’université les avocats apprennent des hards skills, ils doivent développer d’eux-mêmes leur soft skills.  Et c’est justement cela qui leur permettra de devenir associés.

« Déléguer à de l’intelligence artificielle »

Aujourd’hui, Jérôme Chapron fait le choix de transférer certaines tâches (signatures électroniques, automatisation de certains documents, etc.) à certains logiciels intelligents, des « legal tech » afin de gagner du temps qu’il pourra consacrer par la suite à ses clients afin de mieux les conseiller, de mieux les écouter et d’être plus présent. Tout cela est organisé par une commission tech. C’est parce que les relations humaines sont au cœur du métier d’avocat que Jérôme souhaite au plus proche de ses clients.

« Comment faire pour avoir ma propre clientèle et faire du chiffre ? »

Ce que veut montrer Jérôme c’est que les relations humaines sont partie intégrante de la pratique du droit. Il ne faut pas oublier qu’être avocat c’est avoir et exercer un rapport avec l’Autre. La relation de confiance est au cœur du rapport entre le conseillé et le client. C’est qu’il faut par dessus tout privilégier avant tout. C’est ce qui fait la plus value du cabinet Chamas & Marcheteau.

De la lettre de mission jusqu’à la facturation, il a été amené à gérer tout le cycle que la prise en main d’un client suppose.

Ainsi, il a dû travailler différentes compétences telles que le Customer success, le cross selling ou encore la Fidélisation

« Il y a un moment donné où il faut aussi se faire violence »

Se dégager du temps pour faire du business development, c’est pas toujours simple, il faut avoir le temps et la charge de travail moyenne qu’ont les avocats ne facilite pas la tâche. Pourtant, même si Jérôme n’aime vraiment pas cette partie de son travail, il est obligé d’aller à la rencontre de l’autre et de faire des déjeuners, dîners et cocktails. Il sort de sa zone de confort pour s’ouvrir.

« Il faut faire le distinguo entre passer du temps et passer du temps qualitatif »

Finalement, réussir à trouver un équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnel est assez dur. Le client devient une personne que l’on côtoie, on gagne sa confiance et le côtoie. Faire la part des choses, ça s’apprend. Rien n’est réellement mauvais car chaque coup dur permet d’en tirer une leçon. Le plus de ce travail nous dit-il, c’est le rapport humain qu’il en ressort même si c’est ce qui est en même temps le plus dur de ce métier.

Nous remercions Maître Jérôme Chapron d’avoir partagé son histoire avec nous.

Ce podcast est sponsorisé par Neria, le cabinet de recrutement qui accompagne les collaborateurs à trouver le cabinet qui leur correspond. N’hésitez pas à aller faire un tour sur leur site internet !

Belle écoute à vous.

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