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« Je ne voulais pas rester collaborateur toute ma vie »

Je ne voulais pas rester collaborateur toute ma vie

Dans la lignée des podcasts avec des avocats pénalistes en droit des affaires, nous avons le plaisir d’appeler à la barre Maître Yoan Havard. C’est en le contactons afin de pouvoir produire monsieur Hervé Temime que de fil en aiguille, il nous a paru assez sympathique et qu’on a voulu en savoir un peu plus à son sujet…

« Avant de devenir avocat, j’étais un lycéen qui cherchait sa voie »

Absolument pas prédestiné à être avocat, Yoan Havard n’a aucun modèle dans son entourage qui exerce dans le milieu du droit. Il y va donc à tâtons, un peu sans savoir où il met les pieds. Comme beaucoup de jeunes bacheliers, il voit dans le droit de la stabilité avec l’idée que ça mène à absolument tout.

Originaire du Sud de la France, il entame un cursus scolaire à Aix en Provence, faculté déjà très réputée, mais sans connaître son classement. Il commence donc un parcours assez classique puisqu’il valide d’abord une licence en droit privé puis une maîtrise en droit des affaires. Il passe sa quatrième année en échange à Londres au sein de l’University College London qui a été pour lui une très bonne expérience. En effet, la méthode anglosaxonne lui a permis d’adopter une certaine constance. C’est son LLM qui le pousse à se spécialiser. Ses différents stages à Londres lui permettent d’avoir des premières expériences enrichissantes.

Il passe le CRFPA et intègre l’EFB à Paris où il effectue un stage en contentieux des affaires et un stage final chez Darrois Villey Maillot Brochier où il voit passer tous types de dossiers.

Mais jusqu’alors, Yoan Havard n’a encore jamais fait de pénal…

Tout va se jouer après sa première collaboration au sein du Cabinet Franklin.

« J’ai tout de suite été dedans, j’ai aimé le personnage, j’ai aimé ce qu’il faisait »

En effet, il lit La défense dans la peau où Hervé Temime tire le bilan de son parcours. Attiré par la tendance actuelle, Yoan Havard se laisse passionner par des affaires très médiatisées comme l’affaire Cahuzac.

A force de persévérance, il décide d’envoyer sa candidature au Cabinet Temime et Associés.

Il obtient un entretien qui ne dure que 5 minutes et qui se révèle positif. Il se rapproche ainsi de Hervé Temime qui devient plus qu’un modèle, un mentor. Il rassure Yoan Havard en lui disant : « vous verrez, le pénal ça s’apprend vite ».

Ce cabinet est pour Havard une expérience tout à fait nouvelle. D’une part, il découvre pour la première fois l’aspect pénal et d’autre part, il rencontre une nouvelle structure de travail :

  1. Il n’y a pas de hiérarchie : « les dossiers se travaillent directement avec les associés » ce qui en soit permet un meilleur apprentissage
  2. Une structure familiale : au départ les membres du cabinet sont en petit comité ce qui permet d’avoir un travail d’équipe performant
  3. Une grande rigueur dans le travail : il y a une méthode propre au cabinet, une norme assez stricte
  4. Des dossiers médiatiques très intéressants : Yoan Havard explique que cela peut donner, aux premiers abords, un effet « vertigineux »

« Ce qui fait la différence entre le contentieux des affaires et le droit des affaires c’est la quantité de lecture à faire »

Il est vrai que c’est dur de s’accommoder à ces nouvelles méthodes de travail. L’intensité et la profondeur avec laquelle les dossiers sont épluchés sont sans pareilles. Avec du recul, il remarque tout de même que ça lui a permis de se mettre en avant par la suite en développant de nouvelles compétences. 

« Ma priorité c’est de faire mes preuves dans un cabinet phare de la place »

Ce qui lui a d’abord importé, ça a été de rattraper avant tout le retard qu’il a pu accumuler dans le pénal en comparaison avec les autres collaborateurs qui avaient déjà côtoyé cette sphère en y faisant leurs  premiers stages. Il a dû en ce sens travailler deux fois plus, donner deux fois plus d’efforts pour atteindre le niveau de ses confrères.

Le développement de la clientèle personnelle lui a été une seconde étape : une fois qu’il s’est senti à la hauteur a pu s’y préoccuper.

Pourtant, il note que c’est quelque chose qui est venu de manière assez naturelle et sans réelle démarche derrière. Que ce soit de la part de ses confrères, des contacts qu’il avait pu accumuler lors de ses stages, de son cursus scolaire, etc. ; Ils sont toujours venus à lui pour lui demander son avis, des conseils ou lui confier des dossiers. D’où l’importance, soit dit en passant, de se construire un réseau.

Comme pour le développement de la clientèle, la question de la facturation est un aspect qui est venu naturellement. « Ce qui m’a servi de référentiel c’est ma déontologie »

« C’est du cas par cas »

Yoan Havard s’est inspiré de deux modèles :

  1. Les honoraires pratiqués par cabinet Temime & Associés
  2. Selon son niveau d’expérience en la matière, la complexité du dossier ou encore l’état de fortune du client

Il explique faire un melting pot de ces deux facteurs. Ce qui est sûr c’est qu’il ne fait pas de facture sur le temps passé sur un dossier et qu’il privilégie des forfaits. « Je raisonne souvent en terme d’enjeu du dossier ». Evidemment qu’un dossier qui demande beaucoup plus de travail, de réflexion, de temps ne sera pas facturé de la même manière qu’un cas dit simple.

« Je ne voulais pas rester collaborateur toute ma vie »

Ses années au sein du cabinet Temime se sont très bien passées. Il appuie sur le fait qu’il n’est pas parti parce que les conditions de travail n’étaient pas adéquates.

« J’avais le souhait d’évoluer dans mon métier et cette évolution passe nécessairement par une évolution de mon statut »

Yoan Havard explique qu’il souhaitait vivement évoluer. En plus de cela, les clients dont il s’est occupé lui ont permis, de part les compliments qu’ils lui faisaient, de prendre conscience de sa valeur.

« Je n’avais aucune envie de quitter Temime »

Même si l’envie ne manquait pas, son projet d’être associé au sein du cabinet Cabinet Temime et Associés ne s’est pas concrétisé. Il a ainsi dû se retourner vers d’autres cabinets.

« J’avais une émulation à avoir une présence physique permanente avec d’autres confrères »

L’option d’entreprendre ne s’est pas posée : il a toujours eu pour objectif de rejoindre un cabinet tiers. C’est dans ce contexte là qu’il a choisi Squadra Avocats avec qui il s’est associé depuis quelques semaines. Ce qui l’a convaincu, c’était le profil des talents. Dotés et ayant eu des expériences de prestige, il se retrouve en eux. Il déclare par la suite : « On a réunis nos savoir-faire ».

« Je veux ne plus être seulement dans la production mais pouvoir aussi me consacrer au développement »

Il a pour ambition actuelle de grossir. Il souhaite structurer et embaucher des collaborateurs. Ce qui est primordial pour lui, c’est de continuer de prendre du temps pour ses clients afin de garder une relation de confiance.  Il souhaite tenir le degré de rigueur qu’il s’applique à lui-même à l’échelle du cabinet.

Nous remercions Maître Yoan Havard d’avoir partagé son histoire avec nous.

Ce podcast est sponsorisé par Neria, le cabinet de recrutement qui accompagne les collaborateurs à trouver le cabinet qui leur correspond. N’hésitez pas à aller faire un tour sur leur site internet !

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